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Décès de Ben E. King

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Ben E. King, chanteur de soul et de R’n’B et interprète du célèbre Stand by Me, est mort jeudi à l’âge de 76 ans, a annoncé, vendredi 1er mai, son agent.

Après avoir commencé sa carrière avec The Drifters, dans les années 1950, Ben E. King signa son plus grand tube en 1961. Près de vingt ans plus tard, Stand by Me revint en haut du classement des meilleures ventes, au moment de son apparition dans le film du même nom.

Au total, le titre se classa à neuf reprises dans les cent chansons du classement Billboard, avec les reprises de nombreux artistes, comme John Lennon.

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Interview de Michael Jones (08/09/2013)

Michael Jones 40-60
Michael Jones 40-60 (Amazon.fr)

PeeJee – Bonjour Michael, nous sommes à la foire de Vierzon à l’occasion d’un concert que tu donnes aujourd’hui en plein air. Cela fait environ 16 ans que nous ne nous sommes pas vu, comment a évolué ta carrière depuis, comment la jugerais-tu ?

Michael Jones – Ca n’est pas ma carrière qui a évolué, c’est la situation de la musique en France qui a évolué. C’est-à-dire que durant les derniers 16 ans on a vécu la perte de vente de CD, donc la perte de revenus, que ce soit en vente de disques ou en droits d’auteurs, parce que tout va ensemble. C »est ce qui a créé la pauvreté de la scène musicale aujourd’hui, je ne parle pas que pécuniairement.On pose souvent la question : « pourquoi « Génération Goldman ça marche ? », ça marche à cause des chansons, c’est une chanson qui touche les gens, pas les artistes, et donc ça prouve qu’aujourd’hui les gens ont moins envie de créer parce qu’il n’y a plus la « carotte » au bout ! « the incentive » comme on dit en britannique. Donc je pense que c’est une des raisons qui explique la pauvreté musicale aujourd’hui.

Pourquoi l’électro, qui a toujours existé même si on dit que c’est de la musique moderne, Kraftwerk c’était l’électro des années 70-80, déjà à l’époque des Beatles dans les années 60, il y avait de l’électro en Allemagne. Donc ça n’est pas une évolution musicale, l’électro est arrivée parce que c’est une musique beaucoup moins chère. Aujourd’hui avec les moyens électroniques on peut programmer de la musique à très bas prix donc le coût de production est plus rentable pour les maisons de disques.

Refaire un album comme mon prochain, aujourd’hui avec une prod c’est hors de prix. Moi j’ai la possibilité de le faire chez moi, mais un jeune artiste qui débute, pour faire un disque avec des instruments normaux c’est juste hors de prix.

C’est là où ça a évolué.

Moi personnellement la seule chose qui a peut-être évoluée depuis 16 ans c’est d’être établi comme un artiste solo et j’ai attendu d’être reconnu comme un artiste solo avant de rejouer des chansons de Carole Fredericks Michael Jones, mais là comme c’est ma dernière tournée, c’est un peu obligatoire.

PeeJee – J’allais y venir justement? C’est ta dernière tournée ou ton avant-dernière tournée (selon les rumeurs) ?

Michael Jones – C’est ma dernière tournée en tant qu’artiste « Michael Jones » pour promouvoir un disque, c’est-à-dire que le prochain album qui sort le 28 octobre sera le dernier album studio que je fais …

PeeJee – « 40-60 » ?

Michael Jones – … voilà. Après je n’arrêterai pas la musique, pour des occasions diverses, pour le fun, je le ferai. Je ne pourrai pas arrêter la scène si je prend trop de plaisir, je pense que j’arrêterai la scène quand je n’y arriverai plus, ça par contre j’y fais très attention, je n’ai pas envie d’être ridicule sur scène donc le jour où je n’y arrive plus, j’arrête de faire de la scène.

Mais je prend officiellement ma retraite en juillet 2014 car je n’ai pas le choix, c’est la loi, et après je serai un retraité qui fait de la musique pour le fun.

PeeJee – Quelle belle retraite je trouve ! Michael,je t’écoute depuis plus de 16 ans, il y a quelque chose dans tes chansons, dans ta voix en fait -tu as un accent, on ne peut pas l’enlever celui-là – mais je me demande si tu n’as pas un accent français ?

Michael Jones – Non je ne pense pas, l’avantage du chant c’est que ça enlève l’accent, j’ai forcément un accent britannique parce qu’il y a des tonalités qu’on prend à la naissance que l’on ne peut pas enlever, même en faisant un énorme effort je n’y arriverai pas, mais si on prend Céline Dion qui a un accent canadien a coupé au couteau, dès qu’elle chant ça s’atténue beaucoup. Donc je pense que je chante en anglais, je n’ai pas trop d’accent, quand je parle visiblement oui mais j’ai perdu l’accent gallois, j’ai dû prendre un accent français à force de parler français !

Sinon l’important quand on chante anglais c’est le phrasé, ce que n’ont pas compris beaucoup de chanteurs français qui chantent anglais. On ne les comprend pas, pas à cause de l’accent mais du phrasé, à cause de la syntaxe des mots. C’est-à-dire qu’il ne place pas les syllabes au bon moment, ils les placent comme en français et souvent en anglais c’est l’inverse. Il faut y penser.

Par exemple la dernière chanson de Yannick Noah où il chante :

Hello Hello : c’est en français H(e)llo H(e)llo : ça c’est en anglais

et là sans changer l’accent il y en a un c’est typiquement français et l’autre typiquement anglais.

PeeJee – A l’écoute des textes de tes chansons, il y a vraiment un sujet qui revient quasi systématiquement, celui de l’amitié, des frères, tu as vraiment l’amitié qui revient dans tes textes.

Michael Jones -Oui parce que je pense que l’amitié est beaucoup plus fort que l’amour. L’amour est éphémère, sauf celui pour ses enfants, mais par contre l’amour entre deux personnes ça peut durer 5-6 minutes comme ça peut durer toute une vie, mais ça peut s’arrêter très vite aussi, tandis que l’amitié, le vrai amitié solide ça dure toute une vie. Par exemple quand on est dans la merde on est imperméable à l’amour par contre c’est là où on se rend compte si on a des amis ou non.

Michael-&-Jacky
Michael Jones & Jacky Mascarel (Vierzon 2013)

PeeJee – Une petite question : que penses-tu de l’annonce de l’arrêt de l’émission TARATATA ?

Michael Jones – Alors ! Il se trouve que sur tous mes concerts depuis que ça a été annoncé, j’en parle. Le thème de l’introduction de TARATATA est aussi une musique qui est dans « la chanson rouge » de Carole Fredericks et Michael Jones donc je le joue systématiquement à chaque fin de concert et j’en parle. Qu’est-ce-que j’en pense ? Des chaînes comme TF1, Canal + ou M6 ont le droit de ne pas mettre des émissions culturelles, mais France Télévision :non.

On paie la redevance pour ça, ils ne sont pas sensés aller à la course à l’audimat et donc il faut avoir l’ouverture à la culture, c’est leur rôle, il n’y a pas que TARATATA, c’est Chabada et quelques autres émissions musicales qui ont disparu, il y avait vraiment un éventail d’ouverture culturelle musicale, là ils ont fermé les portes. Pour moi c’est dégueulasse. Je lance un appel sur scène, je demande aux gens de refuser de payer la redevance, en tout cas de le consigner quelque part mais de ne pas le donner à l’état.

PeeJee – « 40-60 », l’album va sortir en octobre. As-tu quelques explications à nous donner sur le contenu de celui-ci ?

Michael Jones – En fait quand je fais un album, je n’ai pas d’à priori, les chansons sortent comme elles viennent, d’ailleurs il y en a que l’on m’a proposé : Toff m’en a proposé une, mon batteur deux. Je fais d’abord le texte en anglais et suivant celui-ci, je trouve la direction où je veux aller. Pour cet album sachant que c’était le dernier, il fallait trouver une première chanson qui englobe un peu toutes les influences, il fallait aussi une chanson pour dire aurevoir.

Donc les deux premières sur lesquelles j’ai travaillé ont été la première et la dernière de l’album. Après, la plupart des autres chansons ce sont les constats d’un mec de mon âge, surtout les constats de la vie de Jean-Jacques.

Il y a une chanson d’amour ….

PeeJee – …. ah quand même !

Michael Jones – …. Jean-Jacques m’a fait deux textes, ce sont ces deux chansons d’amour mais elles sont la dissolution de l’amour !

La première : quand on est amoureux au départ c’est tout fougueux et au bout d’un moment quand on commence à se connaître vraiment, on se rend compte que ça n’est pas la bonne personne et là ça part sur un thème cher à Jean-Jacques, le matérialisme, quand on s’aperçoit que la femme veut ci, veut ça, qu’elle ne pensait pas à l’amour ni au grand rêve etc.

La deuxième :c’est encore un texte de Jean-Jacques, ça s’appelle « C’est pour lui », c’est une chanson sur la fin d’un couple. En fait c’est le moment où la femme recommence à se faire belle, plus pour son mec, mais pour un autre. C’est un thème qu’avait pris Mc Cartney, très belle chanson (dont j’ai oublié le titre !).

PeeJee – Pour l’anecdote, « 40-60 » le titre ?

Michael Jones – « 40-60 » ? Au moment où je faisais l’album ça faisait 40 ans de carrière professionnelle en France et j’avais aussi 60 ans, donc je trouvais que les deux nombres allaient bien ensemble, ça fait 100 … !

PeeJee – La boucle est bouclée !

Michael Jones – Voilà !

PeeJee – Et bien Michael je te souhaite une longue dernière tournée.

Michael Jones – A mon avis elle va durer 1 ou 2 ans, j’irai jusqu’au bout.

PeeJee – Se faire plaisir jusqu’au bout. Merci à toi de nous avoir accueillis.